Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/138

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Jobelin, à part, très ému et tirant son mouchoir.

Tout ce que j’écrivais à Mélanie…

Hermance, lisant en sanglotant.

"Me marier !… Ce doute horrible t’est venu ! tu as cru que je ne saurais pas résister… Ah ! que je t’en veux des larmes que tu as versées !…"

Ernest tire son mouchoir, Marjavel le sien, puis Hermance, dont la voix s’arrête coupée par les sanglots ; l’émotion a gagné Ernest, Jobelin et Marjavel, qui finissent par pleurer tous les trois. Ils se mouchent bruyamment.

Marjavel.

Que c’est bête ! je pleure comme un enfant !

Jobelin.

Moi aussi !

Ernest.

Moi aussi ! (Marjavel console Ernest et remonte, Hermance va près de lui et pleure dans son sein ; bas à Hermance.) Prenez garde, madame, prenez garde !

Hermance, bas et vivement à Ernest.

Rompez le mariage ! ce sacrifice est au-dessus de nos forces !

Elle sort vivement à gauche pour cacher son émotion.

Ernest, avec désespoir.

Bon ! ça va recommencer !

Marjavel, à Jobelin.

Eh bien, es-tu convaincu ?…

Jobelin.

Tout à fait !… ce mariage est impossible !

Marjavel, à Ernest.

Je vous disais bien que je vous tirerais de là.