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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/22

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Marjavel.

Moi, je ne puis pas arroser, ça me fait mal aux reins. Mais après, pour le récompenser, j’ai fait son bésigue.

Hermance.

C’est-à-dire qu’il a fait le tien !

Marjavel.

Pourquoi le mien plutôt que le sien ?

Hermance.

Il déteste le jeu !

Marjavel.

Lui ?… alors, pourquoi me dit-il tous les soirs "Eh bien, papa Marjavel, est-ce que nous ne faisons pas notre petite partie ?…" Tu t’assois près de nous avec ton ouvrage… alors ses yeux brillent… s’allument…

Hermance, vivement.

C’est la vue des cartes.

Marjavel.

Parbleu ! je m’en suis bien aperçu ! Veux-tu que je te dise ? Ernest est joueur ! il n’aime pas les chevaux, il n’aime pas la table, il n’aime pas les femmes… du moins je n’ai jamais remarqué…

Hermance.

Moi non plus !

Marjavel.

Donc, il est joueur ! donc, il finira mal !… Il faudra que je prévienne Jobelin, son oncle… Mais il ne s’agit pas de ça ! Tu as vu Pétunia ! L’as-tu… ?

Hermance, à part.

Que lui dire ?… (Elle court prendre le petit paquet enveloppé que Pétunia a déposé sur un meuble.) Mon ami… permets-moi…