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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/23

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Marjavel.

Quoi donc ?

Hermance, lui présentant une calotte.

C’est aujourd’hui ta fête… la Saint-Alphonse…

Marjavel.

Une calotte !

Hermance, elle arrache vivement l’étiquette qui pendait après.

Brodée par moi, en cachette.

Marjavel, l’embrassant.

Ah ! chère amie ! que tu es bonne !

Hermance.

Et comme tu t’enrhumes souvent du cerveau l’hiver…

Marjavel.

C’est vrai… Ca me grossit le nez.

Hermance.

J’ai fait ouater l’intérieur avec de l’édredon…

Marjavel, épanoui.

De l’édredon !… Elle m’entoure d’édredon ! ma parole, il n’y a pas sous le ciel un homme plus heureux que moi ! Avec ma première femme (Hermance remet la calotte sur le petit meuble), c’était la même chose… J’ai une chance de… pendu ! (Tendrement.) Hermance… (Hermance vient près de lui), tu n’as pas affaire à un ingrat, et, ce soir… j’irai lire mon journal dans ta chambre.

Hermance, baissant les yeux.

Tais-toi donc !

Marjavel, la lutinant.

Tu ne veux pas que j’aille lire mon journal dans ta chambre ?… Dis-le donc ! dis-le donc !…Ah ! tu ne le dis pas !