Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OCTAVE.

Oh ! si !… j’ai ma petite idée : j’achèterai des chemins de fer, bon marché… et je les revendrai très-cher.

POTFLEURY.

Ça sera plein de gaieté.

OCTAVE.

Mais il ne s’agit pas de ça… je vous ai amené pour faire la demande ! c’est très-pressé !

POTFLEURY.

Ça me va d’autant mieux, que, moi aussi, j’ai une affaire… À onze heures et demie.

OCTAVE.

Une affaire de terrains ?

POTFLEURY.

Allons donc !… un souper !

OCTAVE.

Encore ! Ah çà ! quel plaisir trouvez-vous donc à aller engloutir votre fortune dans les casseroles d’un restaurant ?…

POTFLEURY.

Quel plaisir ? mais tu ne sais pas ce que c’est qu’un bon souper ! avec de joyeux amis, des truffes à point… un chambertin choisi, ni trop chaud, ni trop frais… parce que le chambertin… Mais tu ne comprends pas le vin, toi !… tu es Arabe, ta religion te le défend !…

OCTAVE.

Oh ! quand on m’invite… Et ça va vous coûter, cette plaisanterie-là ?

POTFLEURY.

Oh ! pas cher… quarante francs par tête.