Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/260

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pas encore… peut-être se décidera-t-il à donner ces terrains en échange de là dot, ce qui la doublerait… dans ce moment, nous le travaillons pour ça.

POTFLEURY.

Comment ?

OCTAVE.

Son terrain vaudra deux cents francs le mètre au moins… je lui en ai fait offrir trente par un notaire… puis vingt-cinq par un autre… et, demain, on ne lui en proposera plus que vingt.

POTFLEURY.

Je ne saisis pas.

OCTAVE.

Ça finira par l’écœurer, ce brave homme !… Il se dira : « Ça baisse !… » et, le jour du contrat, quand j’offrirai cinquante francs, on me prendra le cou dans la porte, et on me regardera comme un imbécile !… Règle générale : pour faire une bonne affaire, il faut toujours avoir l’air d’un imbécile !…

POTFLEURY, à part.

Il est très-fort, mon fils !… (Haut.) Ah çà !… quand tu auras beaucoup d’argent… trop d’argent… voyons !… qu’est-ce que tu en feras ?

OCTAVE.

Oh ! cette question !… je le ferai valoir !

POTFLEURY.

Et après, quand tu l’auras bien fait valoir ?…

OCTAVE.

Dame !… après… je continuerai !…

POTFLEURY.

Comme ça, tu ne jouiras pas… tu n’achèteras jamais rien ?…