Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/301

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OCTAVE.

Les notes !

MADAME DE BOISROSÉ.

Ah !… sans doute pour les vérifier… Voyons… (Additionnant.) Huit et quatre font douze et sept dix-neuf… et huit vingt-sept… et quatorze quarante et un… Quarante et un mille francs !… (se levant.) C’est parfaitement juste !… le compte y est ! (Les lui remettant.) Voilà !…

OCTAVE, à part, très-étonné.

Comment, voilà ? Ah çà ! est-ce qu’elle voudrait me les faire payer ? (Haut.) Pardon, belle-mère…

MADAME DE BOISROSÉ, tirant tout à coup son mouchoir, et sanglotant.

Ah ! mon gendre ! nous sommes seuls… laissez-moi pleurer.

OCTAVE.

C’est que je voulais vous demander…

MADAME DE BOISROSÉ.

Dans huit jours, je n’aurai plus de fille ! je n’aurai plus d’enfant !

OCTAVE.

Oui, mais les notes ?…

MADAME DE BOISROSÉ.

Seule !… toujours seule !… Voyez-vous, Octave, je suis d’une nature expansive, moi !… il me faut une société.

OCTAVE.

Vous viendrez habiter avec nous… Quant à la dépense.. nous nous arrangerons… (À part.) Elle payera tout.

MADAME DE BOISROSÉ.

Non ! je vous gênerais ! (Baissant les yeux.) Tenez, Octave,