Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/324

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Gaudin.

Voyons, monsieur, est-ce que nous ne sommes pas heureux comme ça, tous les deux ?

Bougnol.

Mais non !

Gaudin.

Qu’est-ce qui nous manque ?… Nous vivons ici comme deux rats dans un fromage… un fromage de quinze mille livres de rente !… Nous nous levons tard… Vous déjeunez à votre café… moi, au mien… Nous dînons en ville… chacun de son côté… car Monsieur ne m’a jamais fait l’honneur…

Bougnol.

De t’inviter ?… Il ne manquerait plus que ça !

Gaudin.

Je ne vous le demande pas : j’ai ma fierté aussi !… Une bonne femme de ménage vient tous les matins faire l’appartement… brosser vos… nos habits, cirer nos bottes…

Bougnol.

Eh bien, et toi ?

Gaudin.

Moi ? je descends régulièrement votre bougeoir tous les soirs.

Bougnol.

Ce n’est pas fatigant !

Gaudin.

Ces quatre étages !… D’ailleurs, Monsieur sait bien que je ne suis pas entré chez lui pour travailler.

Bougnol.

Cà, je m’en rapporte à toi…