Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Gaudin.

Il paraît qu’un jour… à sa fête… vous lui aviez composé un petit compliment ?

Bougnol.

Un quatrain… huit vers seulement…

Gaudin.

Vous vous apprêtiez à les lui débiter… lorsque tout à coup… drelin dindin !… un coup de sonnette !

Bougnol.

Très violent… je m’en souviens.

Gaudin.

Et cela a suffi pour vous faire perdre la mémoire ! Vous avez pâli, vous vous êtes troublé… et vous avez bégayé toute la soirée.

Bougnol.

C’est vrai : le moindre bruit, la moindre émotion me trouble ; ma langue s’embarrasse, et je bégaye…

Gaudin.

Ah ! vous avez là un défaut bien désagréable dans un ménage ! Voulez-vous que je vous dise, monsieur… vous êtes de la nature de la sensitive !

Bougnol.

La sensitive ?… qu’est-ce que c’est que cela ?

Gaudin

Air : Restez, restez, troupe jolie

C’est une plante singulière…
Un rien la trouble et lui fait peur :
Le vent, le soleil, la lumière,
Tout devient objet de frayeur
Pour ses feuilles et pour sa fleur,