Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/328

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Tremblant toujours d’être captive,
Toujours près de s’évanouir,
C’est une fleur calme et craintive,
Qui fuit dès qu’on veut la cueillir.

(Parlé.) Eh bien, monsieur, les sensitives doivent rester célibataires, et si vous m’en croyez…

Bougnol.

Quoi ?

Gaudin.

Vous écrirez à M. Rothanger, votre beau-père, de ne plus compter sur vous.

Bougnol.

Est-il bête, cet animal-là !… Mais puisque je l’attends, mon beau-père, avec ma femme et ma fiancée, pour aller à la mairie !

Gaudin.

Oh ! vous n’y êtes pas encore ! Le mariage n’est pas fait !

Bougnol.

Puisque j’ai revêtu mon pantalon de noce, retenu trois remises et convoqué mon cousin Chalandard… un clerc de notaire qui doit me servir de témoin !

Gaudin.

Ca ne fait rien… Il faut si peu de chose pour faire craquer un mariage… et c’est quand on s’y attend le moins…

Bougnol.

Mais qui ? qui pourrait m’empêcher de me marier ?

Gaudin.

La Providence, monsieur !

Bougnol.

Eh ! tu m’ennuies !