Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/49

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Krampach.

Chut ! Elle a commis une faute avant son mariage.

Pétunia.

Avec vous ?

Krampach.

Avec moi, ça ne serait pas une faute…

Lisbeth, pleurant.

Tu m’avais promis que tu n’en parlerais jamais.

Krampach.

Je n’en parlerai jamais… je l’ai juré ! mais je peux bien le dire à Mademoiselle qui ne le sait pas. (Il fait plusieurs bonds sur sa chaise et finit par se gratter avec ; à part.) Ca ne peut pas durer… c’est pas possible.

Il la pose, Lisbeth la prend, la porte à droite et revient en scène.

Pétunia, à part.

Encore ! Il est plein de tics, cet Alsacien.

Krampach. -, Quand j’ai épousé Lisbeth, c’était une gringalette, maigre, de rien du tout. Son père vint me trouver dans les champs, j’arrachais des betteraves ; il me dit : "Krampach, tu es un honnête homme, ma fille a fait une faute, je te la donne en mariage."

Pétunia.

C’est engageant.

Krampach.

Je lui réponds par un sourire d’incrédulité… comme cela… qui voulait dire : "Père Schaffouskraoussmakusen, je suis sensible à votre ouverture, mais j’aime mieux être le premier à Rome que le second à Lisbeth."