Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/68

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je recevais mon aquarium… elle avait comme ça des délicatesses de chatte ! Pauvre Mélanie ! nous fûmes bien coupables ! (Ernest fait un mouvement et passe sa gouttière du bras droit dans celui de gauche sans se réveiller.) Ah ! il se réveille !… Non… le voilà reparti… il a changé son arme de bras ; depuis qu’il est dans la mobile, il se croit toujours à l’exercice… Moi aussi, j’ai été, militaire, lieutenant… dans l’immobile ; souvent Mélanie me faisait revêtir ce costume pour l’accompagner dans nos promenades solitaires… les femmes aiment à s’appuyer sur un bras qui porte une épée à sa ceinture. (Regardant Ernest.) Ah çà ! mais il ne se réveille pas.


Scène III

Les Mêmes, Krampach
Krampach, entrant de droite et à la cantonade ; il tient une lettre à la main.

Mais puisqu’il n’y a pas d’adresse ?

Jobelin, allant à lui.

Chut !… Tu vois bien que mon neveu dort !

Krampach, examinant la gouttière.

Tiens !… c’est un nouveau fusil, ça ?

Jobelin.

Est-il bête !… C’est une gouttière… ça sert à recueillir l’eau qui tombe du ciel.

Krampach, regardant en l’air et étendant la main pour s’assurer qu’il ne pleut pas.

J’en sens pas !