Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/152

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Montdésir.

Pardon ! pardon !

Mouillebec.

Enfin, puisque vous le voulez. (À part.) Il est très poli ! (Haut, saluant.) Monsieur, je vous présente mes très humbles et très respectueuses salutations… (À part.) Place Mouillebec ! en bronze !

Il sort par le fond à gauche.


Scène VII

Montdésir, seul

Deux merles blancs !… sapristi ! ça me contrarie !… pas le vieux… ça m’est égal !… il peut rester comme il est !… mais mon gendre !… je ne veux pas donner ma fille à un homme aussi… primitif !… c’est très dangereux !… J’ai connu à Nantes un armateur qui s’est marié sans avoir jamais… marivaudé… et, six mois après, il marivaudait avec tout le corps de ballet ! Je crois qu’il vaut mieux marivauder avant !… D’un autre côté, c’est un parti superbe… M. de Boismouchy aura un jour cent cinquante mille livres de rente ! c’est très intéressant !… Voyons donc !… si je l’envoyais faire un tour à Paris ; voilà un pays qui ne ressemble pas au Bengale ! (S’asseyant près de la table et écrivant.) C’est ça !… je vais l’adresser… à qui ?… parbleu ! à mon neveu, le comte de Furetières, un drôle… charmant ! mais d’une conduite déplorable… je l’ai déjà tiré trois fois de Clichy… En voilà un qui connaît le corps de ballet !… (Ecrivant.) Je le charge de promener mon gendre au milieu de ces jardins d’Armide… et c’est bien le diable si, en quinze jours, il n’y cueille pas quelques fleurs