Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/125

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Lucie.

Eh bien ?

Albert, prêchant.

Eh bien, comme je vous le disais tout à l’heure, madame, la fidélité est le plus beau diamant de la femme ! Le foyer domestique, la famille !… Il n’y a que ça de vrai !…

Lucie, à part, très étonnée.

Qu’est-ce qu’il me dit là ?

Albert, à part.

Ah ! tu m’écoutes. (Haut, continuant.) Aimez votre mari, madame, aimez-le toujours… Son noble cœur est digne du vôtre, car c’est l’âme la plus noble, l’esprit le plus élevé, l’intelligence la plus vaste.

On entend des sanglots qui partent de l’armoire.

Lucie.

Ecoutez… on pleure dans l’armoire… (L’armoire s’ouvre et on aperçoit Gargaret pleurant à chaudes lames.) Mon mari !

Albert.

Gargaret !

Gargaret, sur le seuil de l’armoire et pleurant à chaudes lames.

Imbécile de Muserolle ! J’ai douté de vous !… Albert, dans mes bras !

Il quitte l’armoire dans laquelle est resté le paletot ; la porte se referme.

Albert.

Comment ! tu as entendu ?

Gargaret.

Tout ! (Pleurant.) "Son noble cœur digne du vôtre, l’âme la plus noble… l’intelligence la plus vaste…" (À Lucie.) Ecoutez-le, madame, écoutez-le toujours…