Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/102

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Hernandez, lui serrant la main.

De rien !

Loïsa, poussant un petit cri.

Ah ! vous serrez trop !

Hernandez.

Pardon… c’est le muscle.

Loïsa.

Mais je suis indignée de la conduite de M. Montgommier… À la vue de l’animal, il me cria : "Prenez garde ! " et il se jeta devant mon mari en lui faisant un rempart de son corps.

Hernandez.

Oui… c’est le rempart des maris !

Loïsa.

Mais vous étiez là !… Vous avez saisi le monstre par les deux cornes, et vous l’avez forcé à se mettre à genoux devant moi.

Hernandez.

J’y voudrais mettre le monde entier !

Loïsa.

Tant de courage, de sang-froid, de vigueur !

Hernandez.

De rien, vous dis-je… C’est un jeu de mon pays.

Loïsa, regardant Hernandez.

Quel pays ! quels jeux ! quels hommes ! Ah ! quand je vous compare à mon pauvre mari… Il était blanc comme un linge.

Hernandez.

C’est la peur… Mais M. Agénor n’était pas plus foncé en couleur.