Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/108

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Martin, se calmant.

Non… continue…

Hernandez.

Alors tu t’es dit : J’irai seul avec Agénor, je le laisserai en route ; je dirai à ce bon Hernandez qu’il est dans le trou et nous repartirons dare-dare pour Meyringen. Est-ce vrai ?

Martin, passant à gauche.

Eh bien, oui, là !… fiche-moi la paix ! Je ne suis pas né pour le crime, moi ! je ne suis pas une nature d’assassin… tout le monde n’est pas doué…

Hernandez.

C’est bien… n’en parlons plus !

Martin, respirant.

Ah !

Hernandez, d’une voix sombre.

Serais-tu un homme à venir faire avec moi, et sans témoins, un tour à la cascade ?

Martin.

Sans témoins ?… Pour quoi faire ?

Hernandez, sombre.

Mais pour causer de choses et d’autres.

Martin, effrayé.

Nous pouvons causer de ça ici.

Hernandez, d’une voix sinistre.

M’est avis que nous serions mieux sur le petit pont qui tremble. (Lui prenant le bras.) Qu’en penses-tu ?

Martin, reculant.

Ne me touchez pas ! Je suis fatigué, je n’ai pas envie de me promener.