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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/202

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CHAMEROY.

Pourquoi ! Le jour où je marie ma fille !

MADAME CHAMEROY.

D’abord, tu ne la maries pas encore… c’est aujourd’hui la première entrevue sérieuse.

CHAMEROY, allant à elle.

Oui !… Mais comment cette entrevue va-t-elle se passer ? Voyons, recordons-nous. Dis-moi bien ce qui est convenu.

MADAME CHAMEROY.

Quand tu te seras assis.

CHAMEROY, s’asseyant.

Voilà… Eh bien ?

MADAME CHAMEROY.

Eh bien, rien de plus simple. M. le comte de Vérac a dit hier soir à la sortie de l’Opéra à madame de Torcy, sa cousine, qu’il viendrait aujourd’hui à quatre heures.

CHAMEROY.

Sous quel prétexte ? Car, avant tout, il ne faut pas qu’Henriette se doute…

MADAME CHAMEROY.

Rapporte-t’en donc à moi. Il viendra sous prétexte de louer le rez-de-chaussée de notre maison du boulevard Haussmann.

CHAMEROY.

Parfait ! Un sujet de conversation excellent… Où un homme montre son caractère, ses goûts, ses habitudes, et qui n’apprendra rien à Henriette… car, avant tout, il ne faut pas qu’elle se doute…