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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/207

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CHAMEROY, vivement.

Un locataire.

HENRIETTE.

Eh bien, je demanderai à la femme de chambre de me conduire.

CHAMEROY, vivement.

Impossible ! Il faut que tu sois ici.

HENRIETTE, riant.

Moi, pour faire le bail ?

MADAME CHAMEROY.

Non ! Ton père veut dire… qu’il vaut mieux que tu m’attendes… Tu entreras ici dans le salon, pour me prendre, à quatre heures un quart. À propos, mets ton chapeau bleu.

HENRIETTE.

Mon chapeau bleu ! Ce locataire, c’est donc un prétendu ?

CHAMEROY et MADAME CHAMEROY, stupéfaits.

Un prétendu !

HENRIETTE.

Est-ce le jeune homme qui est venu nous voir hier dans notre loge à l’Opéra ?

CHAMEROY, éperdu.

Dans notre loge… le jeune homme… qui… Comment as-tu pu deviner ?

HENRIETTE.

Ah ! ce n’est pas bien difficile ! Hier papa entre en disant : « Je vous mène ce soir à l’Opéra !… » Papa à l’Opéra. Cela me donne des soupçons. Je regarde le spectacle le Prophète… Mes soupçons augmentent ! Nous arrivons…