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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/212

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CHAMEROY.

C’est qu’elle se regarde déjà comme de la famille ! (Lisant.) « Mon cher ami, avant que vous alliez à quatre heures chez les Chameroy… »

MADAME CHAMEROY.

« Que vous alliez ! » Qu’est-ce que cela veut dire ? À qui adresse-t-elle donc ?

CHAMEROY, lisant.

« Je crois utile de vous envoyer quelques renseignements précis que j’ai recueillis sur la famille Chameroy… — » Est-ce que cette lettre n’est pas pour moi ? (Ramassant l’enveloppe de la lettre, il lit.) « Monsieur Chameroy. » (Parlé.) Ah ! je comprends ! la cousine s’est trompée, elle a envoyé la lettre qui était pour nous à M. de Vérac, et elle nous adresse la sienne. C’est une erreur.

HENRIETTE.

Alors, papa, il ne faut pas la lire.

CHAMEROY.

Sans doute… Cependant j’aurais été curieux de connaître les renseignements qu’elle donne sur nous.

HENRIETTE.

À quoi bon ?

CHAMEROY.

Ils ne peuvent qu’être flatteurs… Je ne lirai que le commencement. (Lisant.) « Les Chameroy sont les plus honnêtes gens de la terre… »

HENRIETTE.

Très-bien… J’en resterais là.

CHAMEROY, lisant.

« La mère entend superlativement les confitures… »