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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/213

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MADAME CHAMEROY.

Hein !

CHAMEROY, lisant.

« Le père moule lui-même ses quittances. »

HENRIETTE, riant.

Ça ! c’est vrai !

CHAMEROY, lisant.

« Le fils est un bon petit jeune homme qui prend l’omnibus pour aller au cours… »

MADAME CHAMEROY.

On dirait qu’elle se moque de nous.

CHAMEROY, lisant.

« Ces Chameroy… » (Parlé.) Ces Chameroy ! (Lisant.) « Ces Chameroy ont trois millions de fortune ; mais ils semblent avoir été créés et mis au monde pour justifier cet aphorisme : à savoir qu’il est plus difficile pour certaines personnes de dépenser l’argent que de le gagner. » (Parlé.) Qu’est-ce qu’elle veut dire ?

HENRIETTE.

Je ne comprends pas.

CHAMEROY, lisant.

« Leur appartement est leur portrait… leurs meubles leur ressemblent : c’est solide, bien conditionné, bon teint et affreux ! »

MADAME CHAMEROY.

Comment ! Et c’est notre portrait ?

CHAMEROY, lisant.

« Les jours de gala, le dîner Chameroy se compose invariablement d’un fort filet aux champignons et d’une dinde rôtie aux marrons. »