Aller au contenu

Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MADAME CHAMEROY, au domestique.

Il n’y a pas de réponse !

PAUL, tout en écrivant.

Comment ! vous refusez ! une si bonne œuvre.

MADAME CHAMEROY.

Il y a toujours moitié gabegie dans ces bonnes œuvres-là !

PAUL, toujours écrivant.

Vous voulez apprendre a dépenser, soyez généreuse !

HENRIETTE.

Tu ne veux pas ressembler aux fourmis, sois prêteuse.

MADAME CHAMEROY.

Prêteuse ! prêteuse !

HENRIETTE.

Ah ! maman, toi qui es si bonne, qui donnes tant aux pauvres de Saint-Quentin !

MADAME CHAMEROY.

D’abord, c’est à Saint-Quentin ! puis prêter et donner sont deux ! un prêt est une affaire ! et il faut qu’une affaire soit bonne !… mais ces colons, sur quoi leur prêterai-je ?

PAUL, toujours écrivant.

Sur leur travail, sur leur probité.

MADAME CHAMEROY.

Mauvaise hypothèque, il n’y a que les jobards qui font des opérations pareilles !

PAUL, se levant.

Oui, madame Chameroy ! oui, les jobards, la sainte phalange des jobards ! Tâchez d’en être, mon cher monsieur Chameroy ! car les jobards, ce sont ceux qui croient à