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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/238

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PAUL, embarrassé.

Pour moi ! pour moi ! je veux dire pour une cousine… une jeune cousine qu’elle a métamorphosée.

HENRIETTE.

(Vous verrons cela plus tard… Après ?

PAUL.

Après ?

HENRIETTE.

Cela ne fait que commencer ! Vous ne m’avez donné jusqu’ici que des conseils de coquetterie !… et il ne suffit pas qu’une femme soit bien coiffée… bien habillée pour plaire à un honnête homme et le rendre heureux !… Or, je veux que mon mari soit très-heureux ; je veux qu’il m’aime de toutes les façons… avec ses yeux, avec son cœur et avec son esprit.

MADAME CHAMEROY, attendrie.

Est-elle gentille !

PAUL.

Eh bien, mademoiselle, M. de Vérac a une affection très-profonde dans sa vie. Il adore sa mère, qui est un peu vieille, un peu infirme, et qui n’a plus guère que deux plaisirs dans ce monde : entendre chanter et entendre lire. Avez-vous une jolie voix ?

MADAME CHAMEROY.

Une voix superbe !… juste la mienne quand j’étais jeune.

PAUL.

Maintenant, savez-vous lire ?

MADAME CHAMEROY, avec indignation.

Comment ! si elle sait lire ? Pour qui nous prenez-vous ?…