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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/248

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PAUL, avec conviction.

Arrêtez, mademoiselle ! je vous en supplie !… C’est votre bonheur que vous détruisez là !… Le vôtre et le sien !… Je ne sais pas de plus noble cœur, de plus charmant esprit que Vérac !… Et je ne sais personne de plus digne de lui que vous ! Oh ! ce ne sont pas là de vaines paroles de galanterie !… Je ne vous connais que depuis un moment, mais ce moment m’a suffi pour voir ce que vous êtes et ce que vous serez !… Je vous en supplie, mademoiselle ! n’enlevez pas une telle femme à mon ami !

HENRIETTE.

Mon Dieu ! quel mauvais avocat vous faites ! (Elle déchire la lettre.) Dites à M. de Vérac que, si maintenant il revenait à moi, c’est moi qui le refuserais.

CHAMEROY.

Tu le refuserais ?

PAUL.

Pourquoi ?

HENRIETTE.

Pourquoi ? Je vous le dirai un autre jour… peut-être jamais, peut-être demain ! car nous nous reverrons, vous me l’avez promis !

PAUL, à M. et madame Chameroy.

Me le permettez-vous ?

CHAMEROY.

Tant que vous voudrez !

HENRIETTE.

Eh bien, à demain !

PAUL.

À demain.

Il sort.