Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/33

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hysique… il est médiocre. (Agénor se lève.) C’est votre crânerie, c’est la noblesse de vos sentiments, la grâce de vos manières…

Agénor, à part, tristement.

Chic funeste !

Loïsa.

Croyez-vous que je me serais détournée de mes devoirs pour un bel homme ? J’étais un ange, monsieur ! Rappelez-vous mes remords ! en ai-je eu assez ? J’en étais assommante, disiez-vous alors !… et aujourd’hui on dirait que c’est vous qui en avez.

Agénor.

Eh bien, oui, j’en ai ! et vous me feriez bien plaisir, mais, là, bien plaisir de les partager.

Loïsa.

Il est trop tard, monsieur.

Agénor.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire… Quand je pense que j’attente depuis trois ans à l’honneur de l’homme… qui a sauvé le mien ! Sans lui, je faisais faillite, j’étais rayé des cadres de l’armée.

Loïsa.

Vous l’avez remboursé.

Agénor.

J’ai remboursé l’argent… Mais le reste !

Loïsa.

Vous vous êtes battu pour lui, partant quittes.

Agénor.

Non ! pas pour lui, Loïsa, pour vous.

Loïsa.

À sa place, du moins.