Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/372

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plus tard… (À Thérèse.) Ma fille… ce jour est un grand jour… parce que… un mari…vois-tu… un mari… attends ! j’ai jeté quelques notes !

Il tire de sa poche un papier assez volumineux.

Laure, à part.

Oh ! mais c’est un manuscrit !

Lépinois, lisant.

"Ma fille, ce jour est un grand jour… tu vas associer ta destinée à celle d’un être supérieur… un mari est tout à la fois : un ami, un frère, un père… presque un être divin."

Laure.

Oh ! ça…

Lépinois.

Laure, taisez-vous ! (Lisant : ) "La femme toujours gracieuse et souriante doit… doit…"(Parlé) Qu’est-ce que j’ai mis là ? Ah ! (Lisant : ) " Doit s’appliquer à chasser du bout de son aile, les nuages qui de temps en temps viennent obscurcir le front de l’époux…"

Laure.

Mais papa…

Lépinois.

Laure, taisez-vous ! (Lisant : )"Le front de l’époux…" (Parlé) Qu’est-ce que j’ai mis là ?… Ah ! va te promener ! j’ai écrit ça très vite… (Serrant son papier) Je te le recopierai.

Laure.

En double, papa ?

Lépinois.

Je terminais en te disant que tu faisais un mariage inespéré… Tu épouses M. Olivier de Millancey, un auditeur au conseil d’État… possesseur d’une fortune très satisfaisante…