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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/391

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LÉPINOIS.

Un instant ! Quelle est sa position dans le monde ?

ROBERT.

Au fait, à quoi bon ces détours ? Il s’agit de moi… j’aime ma cousine depuis longtemps…

LÉPINOIS.

Je m’en étais bien aperçu… mais j’espérais que tu ne m’en parlerais jamais.

ROBERT.

Vous êtes bien bon !… et pourquoi ?

LÉPINOIS.

Mon cher ami, je t’aime beaucoup… tu es mon neveu… tu seras toujours le fils de ma sœur… mais un peintre…

ROBERT.

Eh bien ?

LÉPINOIS.

Voyons, réfléchis !… Quand on dira dans le monde : « Vous savez bien, Lépinois… le beau-père de M. Olivier de Millancey, il vient de marier sa seconde fille ! — Ah bah ! à qui ? — À un petit jeune homme qui fait des tableaux. »

ROBERT.

Si mes tableaux sont bons et se vendent très-cher…

LÉPINOIS.

Non, vois-tu, je ne veux pas donner à mon gendre, M. Olivier de Millancey, un beau-frère qui ne soit pas… de notre monde.

ROBERT.

Oh ! quant à cela, je réponds d’Olivier, c’est un ami de collège.