Aller au contenu

Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon éducation… Que vous dirai-je ?… j’avais les yeux bleus, le teint frais, les passions vives…

MADAME LÉPINOIS.

Monsieur !

GRANDGICOURT, s’inclinant.

Oui… un jour, par une chaude soirée d’août, je fus au jardin Marbeuf… C’était alors le rendez-vous des femmes à la mode…

LÉPINOIS.

Des biches… J’y allais aussi…

MADAME LÉPINOIS.

Vous dites ?

LÉPINOIS.

Rien ! je n’ai rien dit !

GRANDGICOURT.

Dans ce jardin, émaillé de pelouses et de bosquets… s’élevait un temple… le temple de Cythère…

LÉPINOIS.

À gauche… on y prenait de la bière et des échaudés.

GRANDGICOURT.

Tout à coup je vis apparaître une jeune fille entourée de ses compagnes… Vénus au milieu de sa cour ! c’était Églé…

MADAME LÉPINOIS.

Églé ?

GRANDGICOURT.

Oui… la personne…

LÉPINOIS.

Ah ! la vieille d’hier !

GRANDGICOURT.

J’étais jeune, elle était belle ; j’étais tendre, elle fut sensible.