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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/474

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GRANDGICOURT.

Adieu ! je reviendrai tantôt chercher la réponse… (Saluant madame Lépinois.) Madame… permettez-moi de conserver quelque espoir.

MADAME LÉPINOIS.

Je ne m’engage à rien.

GRANDGICOURT.

Ah ! vous êtes cruelle !

Il sort par le fond.

Scène V.

LÉPINOIS, MADAME LÉPINOIS, puis LAURE.
LÉPINOIS.

Vraiment, ma chère amie, tu as trop de raideur dans le caractère.

MADAME LÉPINOIS.

Quoi donc ?…

LÉPINOIS.

Ce pauvre baron !… tu l’as reçu… comme un monsieur qui viendrait t’offrir du vin… un homme qui a quatre cent mille francs de rente !

MADAME LÉPINOIS.

Eh bien, qu’est-ce que ça me fait ? est-ce que vous croyez que je veux vendre ma fille ?

LÉPINOIS.

Ah ! voilà les grands mots ! vendre ma fille ! d’abord ce n’est pas une vente… c’est un échange… Tu échanges contre la fortune du baron les charmes et les vertus de ton enfant.