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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/477

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LÉPINOIS, à part.

Elle l’aime !

LAURE, pleurant, à sa mère.

Pardonne-moi… d’abord je ne savais pas ce que je faisais… il m’avait fait boire du champagne…

MADAME LÉPINOIS, éclatant.

Il l’a enivrée !

LÉPINOIS, effrayé.

Ah ! mon Dieu !

LAURE.

Ensuite, il m’a entraînée dans une salle garnie de camélias.

M. et MADAME LÉPINOIS.

Eh bien ?…

LAURE.

Il y avait là une grande table… avec des messieurs et des dames tout autour… ils tenaient des cartes… on m’a fait jouer… et j’ai perdu vingt-cinq louis !

LÉPINOIS, avec joie.

Voilà tout ?

MADAME LÉPINOIS.

Joueuse ! à dix-sept ans ! le voilà donc, ce monde, avec ses girandoles !

LAURE.

Alors, comme je n’avais pas d’argent, M. de Grandgicourt a payé pour moi… Et, maintenant, je ne sais comment m’acquitter… parce qu’avec les soixante francs que tu me donnes par mois pour ma toilette…