Aller au contenu

Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/492

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OLIVIER.

Alors, que dit-on ?… Voyons… Robert… il s’agit de mon repos… de mon bonheur… il s’agit de ton plus vieil ami… parle, je t’en prie !

ROBERT.

Tu veux savoir la vérité ?

OLIVIER.

Oh ! oui !

ROBERT.

J’aurai le courage de te la dire… car je souffre… pour toi et pour Thérèse, de tout ce que je vois depuis trois mois.

OLIVIER.

Va ! va !

ROBERT.

Eh bien, l’on s’étonne dans le monde que, marié à une jeune femme, tu aies admis M. de Jonsac dans une intimité aussi grande… on s’étonne de le voir l’hôte assidu de ton foyer… on s’étonne de voir ta femme bien plus à son bras qu’au tien, se montrant publiquement au Bois, aux courses, au théâtre, partout enfin où la médisance publique peut exercer sa langue… de là des suppositions… des conjectures… des calomnies qui font dire…

OLIVIER.

Qui font dire ?…

ROBERT.

Que Jonsac fait la cour à ta femme… (Mouvement d’Olivier.) et lui-même ne manque aucune occasion de laisser accréditer ce bruit.