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Une visite au champ de bataille de Pyeng-Yang, trois semaines après la bataille. (récit d’un résident de Seoul)

Le 1 octobre j’ai quitté Seoul pour me rendre à Pyeng-Yang (Seoul fut entre les mains des Japonais, et les Chinois s’en allaient à toutes jambes en Chine) pour faire ce trajet je me suis servi de vélocipède ce que je trouve le meilleur moyen de locomotion en Corée. "Le Pays du Calme Matinal" est toujours dur à traverser, mais le vélocipède fatigue moins que le poney où il faut s’asseoir de manière à laisser se balancer les pieds de chaque côté du cou de l’animal. Une fois arrivé à Pyeng-Yang, j’ai traversé le fleuve sur un ponton fait de bateaux coréens et bâti par les Chinois, qui dans leur empressement de s’en aller avaient oublié de le détruire.

Pyeng-Yang est une ville entourée d’une muraille et très bien située pour être défendue. Devant la ville se trouve le fleuve le Ya Yong qui est trop large et trop profond pour être traversé à la face d’un ennemi implacable. Au nord, dans l’enclos de la muraille, se trouve une colline de quelques centaines de pieds de hauteur ; nul ennemie pourrait prendre Pyeng-Yang avant de chasser un adversaire de cette colline. L’armée chinoise avait été 40 jours dans Pyeng-Yang quand les Japonais y sont arrivés ; on aurait eu donc bien le temps de faire des retranchements autour de la ville. Les Chinois attendaient l’attaque du fleuve et de ce côté-là ils furent prets ; mais ce n’est pas de ce côté-là que les Japonais ont livré bataille. Pendant deux jours les Japonais ont tiré au canon du côté du fleuve ; et pendant que les Chinois y faisaient attention, deux divisions de l’armée Japonaise ont marché derrière la ville où elles s’apprêtaient à donner l’attaque en temps utile.