Page:Labit - Une visite au champ de bataille de Pyeng-Yang trois semaines après la bataille, 1894.djvu/4

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distance l’une de l’autre ; à 150 pieds plus il y en avaient 2 autres également à 50 pieds l’une de l’autre. Toutes les 5 avaient fait explosion et chacune d’eux avait fait un trou de tout au plus 6 pieds de profondeur. On ne peut comprendre ce que pensaient faire les Chinois avec ces mines. Si les Japonais avaient pris leur position au-dessus de ces mines, quelques hommes auraient été blessés, mais c’est tout. Puis les mines furent posées dans un champ de blé, ce qui l’aurait rendu bien difficile à l’homme en charge de la batterie de savoir au juste quand il fallait tirer. Puisque les Japonais ont donné l’attaque d’ailleurs, l’homme en charge a pu tirer avant de s’enfuir ; mais ce sont probablement les Japonais qui ont éventé les mines.

Les comptes-rendus des coréens sur la bataille sont très intéressants ; non seulement à cause de l’imagination dont ils font preuve, mais aussi parce qu’ils démontrent la haine enracinée entre les Japonais et l’estime innée pour les Chinois et pour tout ce qui touche à la Chine. Voici une histoire typique, raconté naturellement par les Coréens. Le général Mah, général chinois, dégoûté de la manière dont se battaient des soldats, et ayant justement reçu lui-même une blessure à la cheville se fâcha. S’en allant à sa tente, il prit son armure et empoignant un canon (sic) de la main, alla tout seul vers les Japonais et de ses propres main en tua 200 !