Page:Labit - Une visite au champ de bataille de Pyeng-Yang trois semaines après la bataille, 1894.djvu/3

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étaient bonnes aux [léups] d’éventails et d’ombrelles.

J’ai vu naturellement des choses horribles. On avaient répandu un peu de terre sur les corps de ceux qui sont morts près de la ville ; mais les autres sont restées étendues sur la terre. Dans un endroit j’ai compté jusqu’à 20 corps amoncelés les uns sur les autres. Plus loin, où une division de cavalerie manchourienne est tombée dans une ambuscade de Japonais, le carnage fut terrible. Des corps des hommes et ses chevaux faisaient une ligne d’un quart de mille en longeur et de plusieurs mètres de largeur ; trois semaines après la bataille ces corps n’avaient pas encore été molestés par les chiens ; on peut s’imaginer ce qu’a dû être la puanteur de ce lieu dans les premiers jours

On prétend que la cavalerie manchourienne, dont j’ai parlé plus haut, chargeait l’infanterie japonaise ; mais moi je pense qu’elle s’enfuyait ; car j’ai trouvé deux monceaux d’[opierre] de 7 ou 8 livres chacune ; ses soldats allant à la charge en emporteraient pas de telles quantités d’opium avec eux ; puis la position de leurs fusils fait penser que les Manchouriens l’esquivaient.

Tout le nombre a entendu parler des fameuses mines préparées par les Chinois et ayant pour but l’annihilation de l’armée japonaise à Pyeng-Yang. Au sud-ouest de la ville nous avons renvoyées les restes d’une batterie électrique ; en cherchant nous avons découvert les bouts de 5 fils électriques. Ils n’avaient pas été profondément placés ; ils étaient donc faciles à suivre ; après une manche d’un quart d’une mille nous avons découvert, ce qu’a vrai dire nous ne pensions pas exister, les ruines terribles (?) Les cinq fils électriques s’attachaient à 5 bombes dont 3 furent posées à 50 pieds de