Page:Laboulaye & Guiffrey - La propriété littéraire au XVIIIe siècle, 1859.djvu/656

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« Ma principale vue a été d’engager Sa Majesté à accorder aux hommes de lettres la plus grande faveur, afin de les faire jouir de tous les avantages capables d’encourager leurs talents ; il m’a paru juste de consacrer en leur faveur une propriété sur les productions de leur esprit, que j’avais vu avec regret qui leur avait été trop souvent refusée, et de les délivrer autant qu’il sera possible de l’effet de l’avidité des libraires. « Comme je n’ai d’autre désir que de faire le bien, je suis toujours charmé de profiter des observations des personnes éclairées, et il n’en est point dont les lumières puissent être plus utiles que Messieurs de l’Académie, dont le zèle et les travaux ont toujours pour objet le progrès des lettres. Vous juge* rez aisément , d’après cela , Monsieur le Maréchal ,. du plaisir que j’aurai à faire valoir auprès du Roi les vues que leur Mémoire contient, et celles même qu’ils pourront me faire connaître dans la suite.

« Je me flatte que vous ne doutez pas de ma reconnaissance et de mon attachement aussi tendre que sincère ; ce sont des sentiments que je vous ai voués pour la vie. « Signé : Miroménil.

« Ce 19 février 1778. •

Séance du jeudi.23 juillet 1778.

M. le Maréchal de Duras est venu apporter à l’Académie le projet d’un arrêt du Conseil relatif à la librairie et au Mémoire de la Compagnie sur ce sujet, communiqué à M. le Garde des sceaux. Dans ce Mémoire, l’Académie, sans toucher, comme elle l’a dit expressément, à la question agitée entre les gens de lettres sur la propriété des ouvrages, s’est bornée à proposer quelques vues au Ministre, pour faire jouir les auteurs d’une manière réelle et non illusoire des avantages qui leur sont accordés par les nouveaux règlements. M. le Garde des sceaux , dans les différents articles du nouvel arrêt , a bien voulu avoir égard aux observations de l’Académie, et M. le maréchal de Duras a été prié par la Compagnie de vouloir bien témoigner toute sa reconnaissance à ce ministre. Quelques Académiciens auraient désiré qu’on demandât la suppression d’une partie du préambule de cet arrêt, craignant que cette partie, si elle était mal interprétée, n’excitât quelques plaintes contre l’Académie