Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rité de la Virginie, si l’on en croit les contemporains.

« Chacun, dit un ancien historien de la Virginie, étant instruit alors de ce qui lui appartenait en propre, et assuré que son travail tournerait à son profit, plusieurs devinrent fort industrieux, et l’on tâcha de se surpasser les uns les autres en plantations, en bâtiments et autres commodités de la vie. On ne craignit plus aucun danger de la part des Indiens. On fit de grosses donations à l’église, au collège, et pour élever les enfants des Indiens à l’école. Enfin nos gens commencèrent alors à s’imaginer qu’ils étaient le plus heureux peuple du monde[1]. »

Vous voyez, Messieurs, comme l’histoire nous révèle certaines lois naturelles, ou plutôt confirme celles qu’a découvertes et reconnues la raison. Quand le maréchal Bugeaud, établissant la culture commune en Algérie, nous racontait l’échec qu’il avait essuyé, l’insouciance des colons pour la récolte commune, tout leur travail, toute leur ardeur concentrés sur le petit jardin qui était leur propriété, on pouvait accuser le maréchal de prévention, prétendre que ses observations n’étaient pas justes, ou que ses efforts étaient mal dirigés ; mais certes ce n’est pas pour le besoin de la cause que des historiens, qui ont écrit il y a un siècle

  1. Beverly, Histoire de la Virginie. Paris 1707, p. 55.