Jacques nomma un conseil chargé de diriger de Londres le gouvernement de la Virginie ; il s’était réservé d’établir lui-même un code de lois fondamentales pour la colonie ; mais la mort empêcha le royal législateur de se livrer à une fonction qui eût singulièrement flatté sa vanité, mais qui peut-être eût moins bien servi les planteurs.
Le premier acte de Charles Ier fut de confirmer le monopole du tabac que le roi Jacques avait donné à la Virginie pour en assurer la fortune ; non-seulement on prohiba le tabac espagnol dont la qualité était supérieure, mais on défendit la culture de la feuille nouvelle en Angleterre et dans le pays de Galles, et on arracha les plants qui existaient. Charles avait compris qu’il y avait pour le trésor une source de richesses dans le monopole du tabac ; et, dès le premier jour, il essaya de devenir par ses agents le seul facteur de la colonie. Indifférent à la constitution qui régissait les planteurs, son seul but fut d’accaparer le fruit de leur industrie, et c’est ainsi que subsistèrent les droits politiques de la Virginie[1]. Ils se conservèrent comme usages, grâce à l’heureuse indifférence du roi.
Ainsi, pendant que l’Angleterre était agitée par le ferment de la guerre civile, la Virginie s’essayait au libre gouvernement ; c’était l’assem-
- ↑ C’est ce qu’a démontré M. Bancroft, contre Robertson qui a cru à la destruction de ces libertés.