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également plus d’une liberté. L’imprimerie fut défendue. Mal parler du gouverneur ou de son parti était un délit puni de l’amende et du fouet ; parler ou écrire en faveur de la rébellion c’était un crime de haute trahison. Rien ne fut publié sur ce mouvement ; et c’est seulement de nos jours qu’on a imprimé les détails de cet événement, resté célèbre dans les souvenirs de la colonie sous le titre de la grande rébellion du colonel Bacon.

L’insurrection fournit au roi un prétexte suffisant pour refuser une charte libérale ; les droits de la Virginie ne reposèrent plus que sur la tolérance de l’autorité. Ce fut une faveur royale, au moins pour tout ce qui dépassait la protection que la loi civile assure aux citoyens anglais. Des instructions royales réglèrent la forme du gouvernement. L’assemblée ne devait être convoquée qu’une fois en deux ans, et la session ne devait pas durer plus de quinze jours.

Quant aux restrictions commerciales, elles furent maintenues dans toute leur sévérité, et l’esprit de monopole ne fit que s’accroître. C’est ainsi qu’en 1698 Nicholson, gouverneur de la colonie, tout en reconnaissant, dans un mémoire envoyé au parlement, que depuis l’acte de navigation le tabac était souvent à si bas prix qu’il ne fournissait pas à ceux qui le cultivaient de quoi s’habiller, conseillait cependant au législateur de rendre