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chefs, sir John Popham, grand juge d’Angleterre, et sir Ferdinando Gorges, gouverneur de Plymouth, l’ami, le compagnon de Raleigh, deux hommes qui, assurément eussent réussi, si la volonté seule faisait le succès.

Le premier vaisseau expédié par la compagnie fut pris par les Espagnols, qui s’attribuaient le monopole du nouvel hémisphère. En 1607, on essaya d’un établissement à Sagahadoc (c’est aujourd’hui l’État de Maine) ; mais la rigueur du climat le fit abandonner, et pendant quelques années on se contenta d’expéditions de pêche au cap Cod[1], ou de quelque misérable trafic d’huile et de pelleteries avec les naturels.

Mais en 1614, le capitaine Smith, dont le nom nous est déjà connu par ses exploits en Virginie, et qui avait compris avec une rare sagacité et soutenu avec énergie que la colonisation de l’Amérique était la véritable politique de l’Angleterre, le capitaine Smith équipa deux vaisseaux, en société avec quatre marchands de Londres. Il arriva sur la côte du Maine à la fin d’avril, et non content de trafiquer avec les Indiens, il reconnut la côte nord-est, depuis la rivière Penobscot jusqu’au cap Cod, et dressa la carte du pays, comme il avait fait pour la baie de la Chesapeake.

  1. Le nom indique une situation favorable : Cod veut dire en anglais : morue.