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leurs dignités et leur juridiction. On respecta également d’anciens usages auxquels le peuple était accoutumé et que le temps avait rendus vénérables, les vêtements du clergé officiant, le surplis, le bonnet carré, le salut au nom de Jésus, la génuflexion lors de la communion, le signe de la croix au baptême, l’usage de l’anneau dans le mariage, et quelques autres rites aussi innocents. En deux mots, suivant la spirituelle expression de Jacques I, élevé dans les doctrines presbytériennes de l’Église écossaise qu’il proclamait la plus pure du monde : le service anglican ne fut rien autre chose qu’une messe moins bien chantée[1].

Le parlement ordonna d’observer ces cérémonies sous des peines cruelles, mais quand l’avénement d’Élisabeth ouvrit l’Angleterre aux protestants qui avaient fui les persécutions de Marie Tudor, l’opinion demanda une réforme nouvelle et plus rigide. Tous les exilés qui rapportaient de Francfort, de Strasbourg, de Bâle, de Genève le respect de l’austérité calviniste, se prononcèrent avec ardeur contre l’idolâtrie de l’Église anglicane, qu’ils comparaient à la moderne Babylone, c’est-à-dire à l’Eglise catholique.

Élisabeth n’accueillit point ces idées ; comme Henri VIII, elle en voulait à la puissance du

  1. Bancroft, I, 204.