Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques accueillit leur projet de colonisation avec une certaine faveur, remarquant avec son pédantisme ordinaire que « pêcher était un honnête commerce, la vocation même des apôtres ; » mais il refusa de donner une promesse explicite de tolérance. Il paraît cependant que les émigrants obtinrent l’assurance qu’on ne les inquiéterait pas ; ils se contentèrent de cette vague garantie, par une raison qui peint le siècle et son peu d’honnêteté, « Si plus tard, dirent-ils, on veut nous faire tort, eussions-nous un sceau aussi large que la porte d’une maison, on aura toujours assez de moyens pour le révoquer ou l’anéantir[1]. »

N’espérant rien de plus de ce côté, ils traitèrent avec la compagnie de Virginie ou du Sud, pour une concession de terres dans les limites de la patente, ce qu’ils obtinrent facilement d’une société désireuse d’encourager l’émigration dans cette vaste contrée, dont elle n’occupait que la moindre place.


  1. Bancroft, I, 305.