de démocratie qui doit couvrir le monde de ses rameaux. Ils ont dû leur courage et leur vertu à la pensée qu’en usant leur vie sur ces rochers, ils travaillaient pour Dieu et pour la chrétienté.
« De grandes choses, disait Bradford, un des premiers gouverneurs, de grandes choses sont sorties de faibles commencements, et comme un petit flambeau en peut allumer des milliers d’autres, ainsi la lumière qui part d’ici luira pour un grand nombre d’hommes, et peut-être pour toute notre nation. »
« Frères, écrivaient aux pèlerins si rudement éprouvés les puritains qui étaient restés en Angleterre ; frères, ne vous affligez pas d’avoir été des instruments pour rompre la glace devant les autres. L’honneur sera vôtre jusqu’à la fin du monde. » Et ils avaient raison. Tant que les États Unis n’auront pas perdu la mémoire de leur origine, ils entoureront d’un respect filial le souvenir de ces apôtres de la civilisation, de ces héros chrétiens à qui leur patrie d’adoption doit sa prodigieuse fortune. Ce sont eux qui, au prix de mille souffrances, ont enraciné sur une terre ingrate des croyances sérieuses, des mœurs sévères, véritables fondements, conditions essentielles de la liberté et de la démocratie, car sans ces deux ancres modératrices, la liberté tourne à la licence, et le gouvernement populaire, dénaturé par les passions mauvaises, s’abîme enfin dans l’anarchie.