de la persécution, désespérant d’obtenir dans leur patrie un relâchement des lois qui les frappaient sans pitié, encouragés d’ailleurs par les récits qui représentaient la colonie de New-Plymouth comme l’asile et le sanctuaire de leurs croyances, résolurent de chercher, eux aussi, par delà les mers, une patrie nouvelle, où leurs opinions ne seraient point inquiétées, où la persécution n’atteindrait ni leurs femmes ni leurs enfants[1].
Ce fut dans cette intention qu’on ouvrit avec le grand conseil de Plymouth une négociation qui, en 1627, aboutit à une concession considérable, car elle comprenait le territoire de l’État actuel de Massachussets, le Connecticut, New-Hampshire, Rhode-Island et le Maine.
Les premiers concessionnaires n’étaient ni assez riches, ni assez nombreux pour entreprendre avec leurs seules ressources une aussi lourde entreprise que la colonisation d’un pays lointain ; ils cherchèrent donc des associés parmi leurs coreligionnaires, et en trouvèrent bientôt un assez grand nombre parmi des marchands ou des personnes aisées, qui en public ou en secret professaient les opinions puritaines. Mais ces der-
- ↑ On peut juger des rigueurs de la persécution par un seul exemple. Dans le procès fait à l’évêque Wren, on lui reprocha que pendant les deux années et demie qu’il avait administré le diocèse de Norwich, il avait déposé cinquante ministres pour n’avoir point observé les cérémonies prescrites, et forcé trois mille personnes à sortir du royaume. Everett, Orations and speeches, t. I. p. 222.