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niers, en hommes habitués aux affaires, ne voulurent point tenir leur titre d’une compagnie qui pouvait bien leur concéder la propriété du sol, mais non pas la juridiction et l’administration. Ils s’adressèrent donc au roi, à qui seul il appartenait d’accorder cet attribut de la souveraineté.

Charles Ier consentit à leur demande avec une facilité qui étonne, quand on sait quelle était la sévérité du roi en matière de non-conformité. Le 4 mars 1629, il constitua les concessionnaires en corporation, sous le nom de Gouvernement et compagnie de la baie de Massachussets dans la Nouvelle-Angleterre, et leur donna une charte toute semblable à celle que Jacques Ier avait accordée au grand conseil de Plymoutb.

Cette charte, qui porte la signature de Charles Ier, et qui, pendant plus d’un demi-siècle fut chérie comme le plus précieux des privilèges, constituait, non point un État (il ne faut pas s’y tromper), mais simplement une corporation, dont le siège était en Angleterre, et qui était organisée comme toutes les grandes compagnies commerciales que l’esprit de la monarchie avait alors multipliées par tout le pays.

L’administration était confiée, suivant l’usage, à un gouverneur, secondé par un député ou lieutenant gouverneur, et à un conseil d’administration, composé de dix-huit assistants qui devaient