être annuellement élus par les freemen, nous dirions les actionnaires de la compagnie.
Quatre fois par an, ou plus souvent si on le jugeait nécessaire, on devait tenir en Angleterre, au siège de la compagnie, une assemblée générale des freemen, et c’est dans cette assemblée, où figuraient aussi le gouverneur et les assistants, qu’on nommait les officiers de la plantation, et qu’on faisait en toute liberté les règlements nécessaires pour la colonie, à la seule condition de ne rien établir de contraire aux lois du rovaume.
Aucun article de la charte n’exige le consentement du roi pour la validité de ces règlements. Et en effet ce n’était qu’une compagnie de commerce qu’on avait autorisée et point du tout un gouvernement. Les actes de cette corporation étaient considérés comme aussi indifférents à l’Etat que ceux de toute autre société commerciale, et si on lui reconnaissait une certaine juridiction en Amérique, c’était simplement à cause de la nature des affaires dans lesquelles les actionnaires étaient engagés.
C’est grâce à cette organisation, dont l’apparence commerciale écartait l’action directe du gouvernement, que les plantations de la Nouvelle-Angleterre jouirent de plus de liberté intérieure et de plus d’indépendance politique que les colonies des autres peuples. Cet oubli de la couronne, cette liberté parfaite fut la cause principale de