mécontents qui, au nom même de la charte, revendiquaient la liberté du culte, et on les embarqua aussitôt pour l’Angleterre sur les vaisseaux mêmes qui les avaient amenés. Ce n’était là que le prélude des persécutions que devait soulever l’intolérance puritaine, et en en verra bientôt de plus cruels exemples.
Cependant, les directeurs de la compagnie en Angleterre travaillaient à renforcer la colonie, et comme on était au moment où l’esprit intolérant de l’archevêque Laud dominait dans le conseil du roi, le nombre était grand de ceux qui se résignaient à chercher un abri dans la Nouvelle-Angleterre. Parmi eux, se trouvaient des gens d’une condition plus relevée, d’une fortune plus grande que celle des premiers émigrants.
Mais des hommes qui voulaient risquer leurs biens et hasarder leur vie à fonder un grand établissement dans un monde nouveau, ne pouvaient accepter ce gouvernement à distance, que nous nous obstinons à conserver pour l’Algérie, et qui a toujours été la ruine de nos colonies. Des Anglais habitués dès lors à la pratique de la liberté, n’entendaient pas devenir les serviteurs d’une corporation placée à Londres et ils refusaient d’accepter des lois faites sans leur aveu, et rédigées par un conseil que l’éloignement condamnait à ne jamais connaître qu’imparfaitement la société qu’il prétendait régir.