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Telles furent les lois établies par le parti d’Anne Hutchinson. Comme un même esprit animait les deux émigrations, l’union des deux colonies était inévitable, et se fit bientôt sous le nom commun de Rhode-Island. Mais les puritains du Massachussets n’entendaient pas supporter le dangereux voisinage de la liberté religieuse ; ils inquiétèrent des plantations pacifiques sur lesquelles ils n’avaient aucun droit. Anne, effrayée par les ministres ses ennemis qui l’accusaient de sorcellerie (c’était une menace de mort), se sauva sur le territoire de la Nouvelle-Belgique, où elle fut tuée par les sauvages ; quant à Roger Williams, il partit pour solliciter la protection de la mère-patrie : c’était en 1643.

Roger fut accueilli comme un saint missionnaire. Henri Vane, qui était revenu en Angleterre, lui obtint du parlement (Charles I était alors exilé de sa capitale) une charte qui assurait à la colonie un gouvernement libre et indépendant ; et cet acte, qui mettait Rhode-Island à l’abri de ses dangereux voisins, fut renouvelé et étendu en 1663, au début de la restauration. Charles II fut toujours favorable aux colonies démembrées du Massachussets, province trop chérie des puritains pour être bien venue des Stuarts.

Je n’entre point dans le détail de cette charte, c’est toujours la même distribution des pouvoirs publics ; l’autorité exécutive confiée à un gouver-