avec des yeux inquiets le talisman qu’on allait lui ravir ; tout à coup les lumières s’éteignent, et dans le premier moment de tumulte, la charte est enlevée et cachée dans le creux d’un chêne plus vieux que la colonie, et qu’aujourd’hui encore on montre avec respect.
Andros se fit apporter les registres de la plantation, et de sa main écrivit, après le dernier procès-verbal, le mot finis, mais à la révolution de 1688 le Connecticut reprit sa charte et son gouvernement. Les successeurs des Stuarts le souffrirent en silence, et, comme Rhode-Island, la colonie garda la constitution que lui avait donnée Charles II, non-seulement jusqu’à la révolution de 1776, mais longtemps après la victoire. C’est seulement en 1818 qu’on modifia légèrement cet acte qui, dès 1662, avait accordé au Connecticut tous les privilèges de la souveraineté, tous les droits d’une république, et encore a-t-on douté si la démocratie n’avait pas perdu à ce remaniement.
Pour compléter l’histoire de la colonisation de la Nouvelle-Angleterre, il nous reste à parler des deux provinces de New-Hampshire et de Maine ; c’est un récit de peu d’intérêt, mais indispensable pour achever nos connaissances en ce point.