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et de la rosée du ciel. Confirmez nos libertés, découragez nos ennemis, qui troublent notre paix sous le prétexte de notre injustice. Un témoignage gracieux de votre faveur nous obligera nous et notre postérité. »

La colonie trouva un défenseur dans Henri Vane, qu’elle avait assez maltraité dans la querelle des antinomiens ; et le parlement, qui regardait la république de Massachussets comme un modèle, rejeta l’appel des dissidents.

Cromwell se montra très-favorable aux planteurs de la Nouvelle-Angleterre ; c’étaient des coreligionnaires qui avaient droit à toute son affection, et avec lesquels il entretint une correspondance suivie. Deux fois il eut la singulière idée de leur faire quitter la colonie pour les établir dans une meilleure condition ; une première fois pour les placer en Irlande, d’où il voulait chasser toute la population celtique ; une seconde fois, après la conquête de la Jamaïque, pour leur partager ce beau domaine. « Le peuple de Dieu, disait-il, doit être, suivant la promesse divine, non pas à la queue mais à la tête des nations. » On a la réponse de la cour générale de Boston, en date du 24 octobre 650 ; les puritains refusèrent cette proposition séduisante, estimant le gouvernement qu’ils s’étaient donné le plus sage et le plus heureux qui fût au monde[1].

  1. Bancroft, I, 444. Everelt, Orations and speeches, t. II, p. 122.