plus de la moitié des habitants, et c’est encore du Massachussets et des États voisins que sont sortis la plupart des émigrants qui ont été peupler les solitudes de l’ouest, disséminant avec eux les idées, les lois, les usages de la Nouvelle-Angleterre. Ce que les Normands ont été pour les Saxons dans la Grande-Bretagne, les puritains l’ont été pour les autres colons de l’Amérique. Ce sont eux qui ont donné au caractère national ses traits les plus prononcés.
Avant de passer à l’histoire d’autres provinces qui ne jouent pas un aussi grand rôle dans la vie politique des États-Unis, il convient donc d’épuiser notre sujet en étudiant, avec quelques détails, et dans ses éléments, l’esprit de liberté qui donne au peuple de la Nouvelle-Angleterre une physionomie si marquée. Jusqu’à présent nous n’avons vu que la surface des institutions ; il en faut pénétrer le fond ; il faut connaître quelle force secrète les anime et leur donne la vie.
Ici nous abordons une question des plus délicates et des moins étudiées ; cependant elle est d’une application journalière en politique, et par conséquent elle offre un grand intérêt. Vous êtes-vous jamais demandé ce que c’est que la liberté politique, et comment on peut la donner à un peuple ? Est-ce quelque chose d’extérieur, d’absolu, comme une vérité mathématique, qu’on transporte de France en Chine sans