réunit en assemblée, et qui prononce sans appel sur les questions qui ne touchent que la commune.
Ces questions sont considérables : la police, les routes, l’éducation, les pauvres, le culte. En somme, la municipalité américaine est plus chargée que la nôtre, car la centralisation est moins forte, le nombre des intérêts qu’on regarde comme généraux moins grand que chez nous ; et la commune n’accepte qu’avec regret et méfiance l’intervention de l’État.
Enfin, pour la gestion de ses intérêts, la commune a une liberté absolue, tandis qu’en France son droit est des plus limités. La commune américaine vend, achète, emprunte, plaide, transige sans que l’État se mêle de rien ; qu’elle s’enrichisse ou qu’elle se ruine, c’est son affaire. En deux mots, chez nous la commune est sous la tutelle de l’État, c’est un mineur qu’on protège, souvent, il est vrai, de la façon la plus maladroite, et comme un enfant qu’on empêcherait de marcher pour prévenir une chute possible ; dans la Nouvelle-Angleterre, la commune est majeure, maîtresse de ses droits, et responsable de ses actions. Elle a tous les dangers et tous les privilèges de la liberté.
Il serait difficile d’imaginer un système qui fût au même degré le contrepied du nôtre, et il est mal aisé de supposer que deux régimes aussi