contraires soient également favorables à la liberté. Quelque différent que soit le génie des deux peuples, on ne peut admettre que le goût de la liberté ait la même vivacité chez une nation où le pouvoir central fait ou fait faire toutes choses, condamne les citoyens à l’inaction et à l’indifférence, en les habituant à ne jamais compter sur eux-mêmes, et dans un État où chaque citoyen se sent responsable non-seulement de ses propres affaires, mais de celles du pays.
Notre système de centralisation, qui porte la vie du centre aux extrémités, a des défenseurs avoués fort habiles, et compte un plus grand nombre de partisans secrets ; il sourit à notre nonchalance en même temps qu’il plaît à toutes les ambitions et à toutes les théories. C’est un système excellent pour les grands intérêts de l’État, l’armée, la marine, la diplomatie, et il a eu sa raison d’être pour l’administration communale. Napoléon l’a fondé au sortir de la révolution ; c’était une réaction contre les excès des municipalités, qui toutes, usurpant sur le pouvoir central, avaient mis la France en morceaux et la monarchie en poussière. La commune de Paris nous avait dégoûtés, et pour longtemps, de la liberté.
Napoléon considéra la France comme une armée qu’il tenait tout entière sous sa main, qu’il animait de sa pensée, et qu’il inspirait de son génie. Entre sa volonté et l’exécution, point d’obstacle,